Une alternative économique, éthique et efficace à la FIV?
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Une technique médicale peu coûteuse, simple et éprouvée pourrait se révéler « un concurrent puissant face à l’industrie de la FIV (fécondatio in vitro)». Il s’agit d’un traitement des trompes de Fallope[1] avec le Lipiodol, une solution d’huile de graine de pavot iodée. Les résultats d’une étude néerlando-australienne publiés le 18 mai dans la revue New England Journal of Medicine et commentés lors du Congrès international sur l’endométriose montrent que les femmes infertiles dont les trompes ont été rincées avec cette solution ont mené à terme des grossesses naturelles, dans des proportions bien supérieures à celles suivant un parcours de FIV. La nouvelle a été accueillie avec scepticisme par les « experts de la FIV ».
Réalisée depuis cent ans dans un but purement diagnostic, l’hystérosalpingographie consiste à vérifier que l’état des trompes de Fallope d’une femme, en les rinçant avec un fluide de contraste (de l’huile de pavot iodée ou une solution aqueuse). De nombreuses femmes affirmaient que ce simple examen leur avait permis de « tomber enceinte » par la suite. Les chercheurs viennent de confirmer objectivement cette observation : près de 40% des femmes ont mené à terme une grossesse après traitement avec la solution huileuse, et 29% après traitement aqueux[2][3]. Les chercheurs n’ont pas encore expliqué le mécanisme, mais compte poursuivre leurs recherches.
La technique présente de nombreux avantages face à la FIV. Il s’agit d’un véritable traitement curatif de l’infertilité, qui permet de concevoir naturellement un ou plusieurs enfants car ses bénéfices persistent dans le temps. Son coût est bien moindre, et les chercheurs ont noté « un fort impact sur le bien-être émotionnel », ainsi que des complications médicales bien moins importantes.
L’utilisation du Lipiodol dans cette indication n’est pas pratiquée largement aujourd’hui, regrette le professeur Mol, qui a dirigé l’étude. Il estime que les sociétés savantes et les cliniques de fertilité ont un rôle à jouer pour mettre cette technique à disposition des couples dont l’infertilité demeure inexpliquée.
[1] Les trompes de Fallope relient les ovaires à l’utérus ; elles reçoivent l’ovocyte provenant des ovaires, et le propulsent vers l’utérus. C’est dans les trompes de Fallope qu’a lieu la fécondation.
[2] Les résultats sont basés sur 1 108 femmes traitées dans 27 hôpitaux aux Pays-Bas
[3] Dans 75% des cas, ces grossesse étaient naturelles ; pour les autres des inséminations ont été réalisées